God Bless America

 

Le réalisateur Bobcat Goldthwait, réputé aux Etats-Unis pour ses embardées politiquement incorrectes dans des shows télé, débarque en France avec God Bless America : une comédie trash et jouissive.

 

Présenté en compétition lors du dernier festival de Deauville, God bless America, comme bon nombre de films indépendants américains, cherche à mettre en évidence les failles d’un pays qui va de mal en pis.

 

Mais, qui n’a jamais rêvé d’envoyer une bonne « bastos »  à son voisin qui ose vous réveiller un dimanche matin avec sa perceuse… Ou, à ces mangeurs de pop-corn qui se permettent de répondre à leur téléphone en pleine séance de cinéma et vous répondent « t’as un problème » si vous leur demandez gentiment de se taire?

 

Dans cette comédie sanglante totalement foutraque, les deux acteurs principaux, Joel Murray (frère de Bill) et Tara Lynne Barr, s’éclatent à flinguer tous ceux qui représentent la bêtise humaine. Ainsi que son réalisateur Bobcat Goldthwait avoue sans aucun complexe qu’il a pris un réel plaisir à dégommer tous ces personnages : « Les soit disant stars de la télé-réalité et les cons me rendent dingue, ça m’a fait du bien de filmer un type qui les dézingue. C’est presque une thérapie. »

 

C’est donc l’histoire de ce couple improbable composé de Franck (Joel Murray), un quadragénaire divorcé, soit disant atteint d’une tumeur au cerveau et de Roxy (Tara Lynne Barr), une lycéenne à tendance anarchiste qui s’embarquent dans une virée sanglante où ils deviendront l’égal des Bonnie & Clyde ou des Mickey et Mallory dans Tueurs Nés de Oliver Stone. Leur crédo : débarrasser l’Amérique de la bêtise qui la consume en tuant les personnes qu’ils estiment nuisibles. Et rien ne les arrête lorsque leur choix est fait : un bébé qui crie trop la nuit, un coup de fusil à pompe et le problème est réglé. Une star de la télé réalité capricieuse et ses parents incapables de lui apprendre un savoir-vivre, une balle dans la tête et un couteau de cuisine dans le bide pour stopper leur stupidité.

 

Mais le personnage de Frank se révèle, au fur et à mesure, comme un homme bon bourré de principes, un homme qui croit à la gentillesse intrinsèque des hommes, et qui voit, dans la civilisation du tout-médiatique, la marque de la déchéance de sa nation. Des principes qu’il rattache à son époque sans talk show ni télé réalité et ni consommation poussée à l’extrême. Incontestablement, ces valeurs ne peuvent qu’interpeller les spectateurs, puisque c’est un fait : la société perd les pédales !

 

Avec une scène d’ouverture aussi choquante que nécessaire, le réalisateur annonce dès le début la couleur noire du film avec un humour à la fois corrosif et jubilatoire. Malgré une mise en scène parfois un peu lente voir sans grande surprise, cette satire acerbe et licencieuse se singularise surtout par ses dialogues incisifs voir instructifs.

 

L’avis de Monsieur Mode : Voilà une bonne satyre politiquement incorrecte dénonçant sans complexe les travers d’une société abrutie par la télévision tout en étant drôle et efficace. A bon entendeur !

 

 

Merci à Gaelle Myoux pour la rédaction de cet article.